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TABLEAUX ANCIENS, OBJETS D'ART, MOBILIER
VENTE DU lundi 20 novembre 2017
à 14h00
TABLEAUX, MOBILIER, OBJETS D'ART
« La demeure de chacun est le théâtre de son hospitalité, le siège de son épanouissement personnel (…), elle mérite bien, par ces qualités et selon le rang du Maître, d'être convenablement et agréablement décorée. » (Sir Henry Wotton, Eléments d'architecture, 1624).
Les tableaux anciens, pièces d'orfèvrerie, meubles estampillés, pendules, objets d'art, sculptures, armes anciennes, tapisseries, céramique, verrerie et arts d'Asie réunis par Maître Carole Jézéquel et ses experts pour la vente du lundi 20 novembre à Rennes (304 numéros) proviennent de belles propriétés, de collections constituées avec passion pour le plaisir des yeux et de l'esprit ! Puissent-ils trouver place dans d'autres demeures, susciter l'admiration ! Et revivre, parés de la chaleur d'une affection !
ENSEMBLE DE MEUBLES ESTAMPILLÉS
La France de Louis XV et de Louis XVI compte de remarquables menuisiers en sièges et ébénistes. Tous plus inventifs et talentueux les uns que les autres ! Par leur créations uniques, ils donnent le ton à toute l'Europe ! Elégance des lignes, nouveauté des formes, richesse de l'ornementation, raffinement des décors de marqueterie, finesse des bronzes décoratifs… Leurs meubles sont de véritables oeuvres d'art, au même titre que les tableaux et les sculptures des grands maîtres du moment ! Ils travaillent pour la Cour, le Roi, la Reine, les favorites et tout ce que Paris appelle les « gens de qualité ». Et ils font école auprès des artisans accourus d'Allemagne, d'Autriche et de Hollande !
La collection que Rennes Enchères met en vente a été constituée par un couple d'antiquaires de Basse-Normandie. Grands connaisseurs des arts décoratifs français du XVIIIe siècle, ils ont choisi avec amour des sièges portant l'estampille des plus grands menuisiers : Jean AVISSE, Louis DELANOIS, Jean-Baptiste GOURDIN, Jean-René NADAL, Jean-Baptiste LELARGE… réputés pour leurs ensembles de sièges : fauteuils cabriolets, bergères ( n°s 126, 121,128, 129, 127), canapés… sans oublier la prolifique famille Jacob (n° 123 et n°131). Tous bien représentés dans les musées ! Les ébénistes retenus sont illustres, tel Léonard BOUDIN (n°134), l'un des plus courus de Paris, propriétaire d'une luxueuse boutique, faubourg Saint-Antoine ! Ou moins connus mais très habiles : François BAYER et sa belle commode Louis XV en palissandre et bois de rose (n°130), et sous Louis XVI, Conrad MAUTER, auteur d'un charmant petit bonheur du jour (n°122) ou encore Jean VIEZ et sa table de tric-trac ( n°124).
N°121 FAUTEUIL CABRIOLET en hêtre laqué, mouluré et sculpté Estampillée L. DELANOIS Époque Louis XV Louis Delanois, Maître en 1761 400 / 600 € N° 120 LARGE BERGÈRE en hêtre mouluré et sculpté de fleurettes Estampillée N.T. PORROT Époque Louis XV 850 / 1200 € |
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N° 130 COMMODE BOMBÉE ET GALBÉE en bois de rose et palissandre ouvrant à cinq tiroirs sur trois rangs Plateau en marbre des Pyrénées Estampillée BAYER et JME Epoque Louis XV 4500 / 6000 € |
N° 134 IMPORTANTE COMMODE en placage de satiné et amarante Estampillée L. BOUDIN Transition des époques Louis XV-Louis XVI 12 000 / 18 000€ |
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N° 122 Petit bonheur du jour en acajou et placage d'acajou Estampillé C. MAUTER Epoque Louis XVI 2000 / 2300 € |
N°124 Table Tric-trac en acajou
Estampillée J. VIEZ Epoque Louis XVI 1500 / 1800 € |
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N° 150 PENDULE en bronze doré et patiné figurant un noir portefaix, yeux en sulfure Le mouvement dans une balle de coton base ovale à décor d'un singe se balançant entre des palmiers Balancier figurant un papillon Début de l'époque Restauration 6000/ 8000 € |
Avec le concours des bronziers, les maîtres horlogers de la Restauration rivalisent d'imagination ! La diversité des sujets souvent inspirés de l'actualité et la qualité de l'exécution forcent l'admiration, tel ce modèle de noir portefaix portant un ballot de coton créé vers 1808 par le bronzier Jean-André Reiche (1751-1817). Le dessin est conservé au Musée des Arts Décoratifs. Après la publication du roman Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre en 1788, les ornemanistes se tournent vers l'Amérique et surtout l'Afrique. Le sujet sera largement exploité dans le premier quart du XIXe siècle : pendule figurant un noir déversant un sac de café, pendule symbolisant l'Afrique… en bronze ciselé et doré.
OBJETS D'ART
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N° 210 CAVE À LIQUEUR en marqueterie Boulle à ornementation de bronzes dorés, complète de son intérieur : seize verres et quatre carafes à décor doré Epoque Napoléon III 500 / 600 € |
A la fin du XVIIIe siècle, la cave à liqueurs accompagnait et agrémentait les longs voyages en carrosse. Au XIXe siècle, elle connaît en France un véritable succès lié à l'essor de l'industrie et du commerce des liqueurs de plantes et fruits : la crème de cassis Lejay-Lagoutte
(1841), Cointreau (1849), Lapostolle (1827) devenue « Grand Marnier » en 1871), la Chartreuse jaune (1838), la Bénédictine (1863)…
Sous Napoléon III, la cave à liqueurs est un coffret en bois précieux ou en marqueterie Boulle. Les parois du « caisson » s'ouvrent d'un tour de clé pour laisser apparaître un élégant présentoir pour le service de verrerie composé de carafes et de petits verres en cristal de Baccarat ou de Saint-Louis. Posée sur une cheminée ou une table à jeu, la cave à liqueur devient au Second Empire le symbole de l'art de recevoir « à la française ».
N° 24 Jean-Guillaume MOITTE (Paris, 1746-1810) Le Triomphe de Cérès et de Proserpine ou l'Été Le triomphe de Pluton et de Proserpine ou l'Hiver Plume et encre noire, lavis gris sur traits de pierre noire signés en bas à droite à la plume Moitte sculpteur 1779 12,5x62 cm Cadres en bois sculptés et dorés d'époque Louis XVI 8000 / 10 000€ |
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Ces deux dessins datés de 1779 et signés « Moitte sculpteur » appartiennent à une série ayant pour thème les quatre saisons, chaque saison étant représentée par le triomphe d'un couple de dieux de l'Olympe. Les deux autres, gravés en pendants par Laurent Guyot (1756 - 1808), figuraient le Triomphe de Zéphyr et Flore, pour le printemps, et celui de Bacchus et d'Ariane pour l'automne (ce dernier conservé au Louvre). Ils sont à rapprocher du relief des Fêtes à Palès sculpté par Moitte en 1783 pour l'Hôtel de Salm, l'actuel palais de la Légion d'Honneur à Paris.
Il y a tout lieu de penser que ces dessins en grisaille correspondent à des bas-reliefs destinés au décor d'un hôtel particulier : composition en frise, à l'antique, variation de l'épaisseur du trait pour suggérer le modelé, accentuation des volumes du premier plan, ombres délicates. « La précision des drapés, le soin apporté aux décors, la fantaisie de la mise en scène et la diversité des attitude dans le pur esprit du XVIIIe siècle rappellent que Moitte fournissait de nombreux dessins à l'orfèvre du roi, Robert-Joseph Auguste. »
Premier prix de Rome de sculpture en 1768 pour son « David portant la tête de Goliath en triomphe », Moitte à son retour d'Italie, a été l'un des premiers à promouvoir le courant néoclassique. Tour à tour sculpteur, peintre, graveur, illustrateur (Les Aventures de Télémaque d'après Fénelon), Moitte est resté en vogue jusque sous l'Empire. En témoignent les bas-reliefs de la Cour carrée du Louvre.
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N°3 Seconde École de Fontainebleau Entourage d'Ambroise DUBOIS (Anvers, 1543-Fontainebleau, 1615) La Continence de Scipion Huile sur toile en deux lés (usures et restaurations anciennes) 163x135,5cm 3000 / 4000 € |
En 211 avant J.-C., après la prise de Carthagène par les Romains, le général Scipion l'Africain reçoit de ses soldats une captive d'une grande beauté. Magnanime, il refuse d'abuser de son pouvoir de vainqueur et rend la belle à son père et à son fiancé.
Et pour dot, il lui accorde le prix de la rançon ! Ce sujet emprunté à l'Histoire romaine de Tite-Live (Livre XXVI, ch.1) a inspiré bien des peintres : Giovanni Bellini, Nicolo dell'Abate, Romanelli au XVIe siècle… Nicolas Poussin et Tiepolo aux XVIIe et XVIIIe siècles.
« On retrouve ici tout ce qui fait le charme de la Seconde Ecole de Fontainebleau, une génération d'artistes œuvrant à la fin du XVIe siècle » à la faveur des travaux lancés par Henri IV. Venu d'Anvers, Ambroise Dubois appartient à la petite colonie d'artistes du Nord installée à Fontainebleau, dans le sillage de Primatice, Nicolo dell'Abate et Luca Penni, tous férus de mythologie et d'histoire romaine. A remarquer ici l'allongement des silhouettes, les petites têtes typiques du Maniérisme, la grâce des poses dansantes, le jeu délicat des accords colorés, le goût des détails précieux comme le casque du soldat du premier plan.
N° 6 Peter van Lint (Anvers, 1609-1690) attribué à Le cortège du roi Saül acclamant la victoire de David sur Goliath Huile sur cuivre (restaurations anciennes et manques) 66x86,5 cm 3000 / 4000 € |
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On rapporta au roi Saül que David voulait combattre Goliath. Mais Saül dit à David : « Tu ne peux te battre avec ce Philistin. Tu n'es qu'un garçon et lui a été soldat toute sa vie. » David répondit : « J'ai tué un ours et un lion qui emportait des moutons de mon père. Et ce Philistin aura le même sort. » Dans le Livre de Samuel, c'est ainsi que David affronte le géant Goliath et l'abat d'un coup de fronde. Les sculpteurs de la Renaissance (Donatello, Verrocchio, Michel-Ange) ont retenu la belle image du héros avant ou après le combat.
Les peintres, tel Rembrandt, celle du roi Saül acclamant la victoire de David. Dans ce tableau attribué au Flamand Peter Van Lint, réputé pour ses scènes bibliques, la scène est prétexte à un déploiement de cavaliers et d'accortes musiciennes autour du char de Saül tiré par de fringants chevaux. David, au second plan, exhibe la tête de Goliath.
ORFÈVRERIE
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Les arts de la table sont inséparables de la gastronomie et de l'art de vivre à la française ! Les orfèvres français ont le génie d'allier le Beau à l'utile !
Pour déjeuner ou pour souper : douze couverts de table, modèle à filet (n° 82) de Jean-Joseph Rivet, 1819-1832, des couteaux à fruits à lame en argent doré et manche en nacre d'Eugène Roussel-Doutre (n° 97), des timbales du XVIIIe ( n° 71 et n° 73 ), deux cuillers à ragoût ( n° 66 et n°74), des plats ronds (n° 85 et n° 88), une jatte carrée à contours en accolade ( n° 67 attribuée à François-Nicolas Girard, reçu à la maîtrise en 1767), une saucière en navette ( n°83) de Désiré-Toussaint Legrand, 1819-1834, un huilier-vinaigrier ( n° 69) avec ses bouchons en argent pour le service de la salade ( Jean-Claude Duchesne, reçu à la maîtrise en 1767), un moutardier et des
salerons du XVIIIe ( n° 75) …
Et pour un moment convivial et trois boissons exotiques : un service à thé, café et chocolat en argent sur un plateau en métal argenté, à décor de godrons et coquilles ( n°110, Paris, orfèvre : G&B, après 1838).
Gwénaëlle de Carné
EXPOSITIONS PUBLIQUES
Vendredi 17 novembre 15h / 18h
Samedi 18 novembre de 10h / 13h et 15h / 18 h
Dimanche 19 novembre 15h / 18h
Lundi 20 novembre de 9h / 11h