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Tableaux Anciens, Mobilier, Objets d'Art
VENTE DU dimanche 27 novembre 2016
HÔTEL DES VENTES DE RENNES
TABLEAUX, MOBILIER, OBJETS D'ART
Une extraordinaire diversité de talents et un voyage dans le temps et à travers le monde, de la France de Mazarin à celle de l'Art Nouveau, des Flandres à la Chine et au Japon, à la découverte d'artistes inspirés : orfèvres, peintres, maîtres verriers, céramistes, menuisiers, ébénistes…
Les quelques 300 pièces réunies par Maître Carole Jézéquel et ses experts pour la vente de Rennes Enchères, dimanche 27 novembre à 14 h, démontrent avec éclat que « l'art est la fleur de la sensibilité humaine ». (Wackenroder)
Pierre-Antoine PATEL attribué à (Paris 1648-1707) N°65 « Agar, Ismaël et l'ange au désert » Huile sur toile, porte une signature dans les rochers 50x68cm 2000/3000€ |
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Dans le Paris de Mazarin puis de Louis XIV, les tableaux de paysage sont très goûtés des collectionneurs désireux de s'évader des affaires de la cité. En 1646, Nicolas Lambert de Thorigny commande pour le cabinet de l'Amour de son hôtel particulier de l'île Saint-Louis treize paysages signés des meilleurs artistes du moment : Asselijn, Swanevelt, Pierre Patel, Mauperché. Des paysages idylliques peuplés de bergers ou de scènes bibliques, parfois agrémentés de ruines. Une nature rêvée, idéalisée, source de quiétude intérieure.
Le tableau de Rennes Enchères est attribué à Pierre-Antoine Patel (1648-1707), fils de Pierre (1605-1676) : un paysage forestier et biblique. L'ange du Seigneur apparaît à Agar, servante d'Abraham et lui indique le puits qui sauvera son fils Ismaël. Les feuillages
verts et roux, le passage des premiers plans noyés dans l'ombre aux ocres chauds des rochers puis aux lontains bleutés dans la fine lumière de l'arrière-plan, sont bien dans la tradition des Patel.
Une forme joliment évasée, très pure, un décor émaillé d'inspiration florale et une technique incomparable, portée à la perfection : le
« plique à jour ».
Voilà ce qui fait le prix de la coupe signée André-Fernand Thesmar, très rare sur le marché de l'art ! Ses oeuvres sont conservées dans les musées (Walters Art Museum de Baltimore,Toledo Museum of Arts…)
Peintre émailleur français, remarqué par le fondeur Barbedienne dès 1872 puis par la Manufacture de Sèvres, il s'est fait un nom dans le travail de l'émail sur cuivre et surtout du plique à jour à partir de 1890. Cette technique très ancienne venue de Byzance, connue sous le nom d'émail clair au XIIIe siècle, s'apparente à celle du cloisonné mais sans fond métallique dans son état final. Il est retiré après cuisson, la fine résille d'or maintenant à elle seule les émaux, de manière à laisser passer la lumière du jour. Les pliques à jour aux émaux translucides et scintillants sont très rares en raison de la complexité de la technique et de leur extrême fragilité d'où des pièces de petit format : coupes, plaques décoratives ou bijoux comme le fit Thesmar pour Vever à Paris.
La coupe présentée par Rennes Enchères, provenant d'une demeure de la région de Rennes est une très belle illustration de son talent, de la finesse et de la poésie de ses créations toujours inspirées par la nature, dans le Paris de l'Art Nouveau.
Une curiosité insatiable, un sens aigu de l'observation, un excellent coup de crayon ! Dessinateur, peintre, décorateur, céramiste, Méheut a tenté toutes les expériences ! La Bretagne et la mer nourrissent son inspiration. A Roscoff, il réalise des centaines de dessins, matière à l'ouvrage publié en 1913 : « Étude de la mer, faune et flore de la Manche et de l'océan » et à plusieurs services de table exécutés à la manufacture Henriot à Quimper : crabes, homards, coquilles Saint-Jacques, hippocampes, étoiles de mer, raies, plies, turbots … 12 motifs stylisés d'un trait vigoureux ! Dessiné en 1919, le service « la mer » a donné lieu à plusieurs versions. Il a contribué au succès de la maison Henriot : cinq médailles d'or à l'exposition des arts décoratifs de 1925 !
Le Siècle des Lumières, celui de Diderot, Rousseau, Voltaire et des salons littéraires inspire aux ébénistes de Louis XV de nombreux meubles à écrire : bureau plat, « en pente » ou « à dos d'âne », « à la Bourgogne » ou « à la capucin », bureau « à cylindre » et « secrétaire en armoire ».
Inventé au milieu du XVIIIe siècle pour soustraire au regard lettres et papiers importants, le « secrétaire en armoire » placé dos au mur commence une longue carrière. Il se compose d'un bâti divisé en deux ou trois parties : un tiroir en doucine dans la partie supérieure pour les modèles en hauteur, un abattant ouvrant à 90° maintenu par des compas de métal et découvrant tablette et tiroirs, des vantaux dissimulant parfois un coffre d'acier. Fonctionnel, il est toujours élégant : un dessus de marbre, une façade et des côtés qui se prêtent au décor en ces temps où la marqueterie triomphe !
Meubles en bois indigènes ou exotiques, bronzes, pendules, candélabres … exécutés par les meilleurs artistes du moment ! Dès l'Empire, Antoine-Nicolas Lesage (1784-1841) se spécialise dans l'ameublement et la décoration haut de gamme. Négociant et non marchand comme le précise en 1823 l'inspecteur du Garde Meuble royal, Veytard, il ouvre son premier magasin en 1812 à Paris, 2 boulevard des Italiens. Le succès aidant, il en crée un second, « L'Union des arts , 2 rue Grange Batelière, transféré en 1837 rue de la Chaussée d'Antin. En 1841, son inventaire après décès révèle les noms de quelques ébénistes qui lui étaient chers : Remond et Janselme. Avant cette date, des commandes importantes pour le Garde Meuble de la Couronne, les châteaux des Tuileries et de Saint-Cloud. Et d'illustres clients : la Duchesse de Berry, Louis-Philippe…
D'époque Empire, ce bureau annonce par son gracieux piètement les meubles choisis sous la Restauration par la Duchesse de Berry pour ses appartements des Tuileries immortalisés par une aquarelle de Garneray.
La garniture de cheminée connaît un grand succès au XIXe siècle et cela dès le Premier Empire avec Thomire et Gouthière, pour triompher au Second. La physionomie des cheminées d'alors s'y prête. Plus de hotte apparente mais une large et longue tablette. On y dispose de part et d'autre d'une pendule à sujet allégorique ou mythologique, d'imposants candélabres. Horlogers, marbriers, bronziers, ciseleurs, doreurs unissent leurs talents pour le plaisir des yeux ! Essentielle à la décoration du salon, la garniture de cheminée est l'un des symboles de la réussite sociale, parfois offerte en cadeau de mariage tel l'élégant modèle présenté par Rennes Enchères, resté
dans la même famille de la région de Rennes depuis son acquisition.
A REMARQUER AUSSI
L'orfèvrerie du XVIII e siècle dont une paire de flambeaux en argent du maître orfèvre nantais René Bridon, 1786 ( n°3 : 2500/3000€), des vases d'Emile Gallé ( n°92 : 2000/3000 € ), des assiettes en porcelaine de Chine à décor polychrome ornées d'armoiries ( n°122 : 600/1000 € ), une très belle tapisserie des Flandres en laine et soie du XVIIe siècle figurant un bal masqué ( n°228 : 5000/6000 €)… Et un souvenir émouvant : un ensemble de couverts d'argent déformés par la chaleur provoquée par le terrible bombardement de Bruz dans la nuit du 7 au 8 mai 1944 !
Gwénaëlle de Carné
EXPOSITIONS PUBLIQUES
Vendredi 25 novembre de 15 h à 18 h
Samedi 26 novembre de10 h à 13 h et de 15 h à 18 h
Dimanche 27 novembre de 9 h 30 à 11 h